La poubelle du Québec: une partie de la Montérégie est devenue un vrai dépotoir de déchets de construction

1748065658_La-poubelle-du-Quebec-une-partie-de-la-Monteregie-est

un site internet d’information
partage une dernière mise à jour sur le web.

Voici le titre de l’article : La poubelle du Québec: une partie de la Montérégie est devenue un vrai dépotoir de déchets de construction

Une partie de la Montérégie est devenue un vrai dépotoir à ciel ouvert de déchets de construction. Des centaines de sites ont fait l’objet de dépôts sauvages. Des élus, fonctionnaires et inspecteurs en environnement dénoncent un climat de tension et de harcèlement. Des citoyens participent même à un stratagème de pots-de-vin payés par des entrepreneurs, a découvert notre Bureau d’enquête.

Pas moins de 284 endroits qui pourraient être des sites de dépôts sauvages ont récemment été identifiés par une équipe de chercheurs de l’Université McGill, dans le bassin versant de la rivière Châteauguay au Québec, mais aussi dans l’état de New York (voir la carte ci-dessous).

Un constat qui n’est pas une surprise pour des municipalités situées près de la frontière américaine, comme Franklin et Ormstown, qui soupçonnent depuis longtemps des groupes criminels organisés de les avoir ciblés pour se débarrasser en douce et à faible coût des déchets de construction de chantiers montréalais.

«On a des doutes sur qui sont les compagnies et les gens impliqués dans ces déversements. Ce ne sont pas tous des gens avec qui on voudrait avoir affaire, mettons», dit la mairesse de Ormstown, Christine McAleer.



Terrains contaminés Terrains contaminés Terrains contaminés

La Mairsers The Ormstown, Christine McAleer

Photo Agence QMI, Joel Lemay

Cette dernière, comme plusieurs autres intervenants, a refusé d’identifier lesdites compagnies de transport et de construction, par peur de représailles.

Ces dernières versent carrément des pots-de-vin à des citoyens pour qu’ils acceptent des déversements sur leurs terres, sans en vérifier le contenu, selon plusieurs témoignages. Et la situation dure impunément depuis des années.

«On a malheureusement des citoyens qui ne comprennent peut-être pas l’ampleur du dommage qu’ils font en acceptant que ces chargements soient déversés sur leur terre. Évidemment, ils reçoivent une compensation», déplore la mairesse d’Ormstown.

Des centaines de sites cartographiés

▪ Le Leadership for the Ecozoic, un groupe qui réunit des chercheurs des universités McGill et du Vermont, a utilisé des images satellites et aériennes pour identifier des sites de décharge de déchets de construction non autorisés.

▪ Territoire analysé: le bassin versant de la rivière Châteauguay (excluant Kahnawake), qui parcourt 53 km dans l’État de New York et 68 km au Québec.

▪ Des preuves de déversement ont été repérées sur 674 sites, la majorité d’entre eux ne détenant aucun permis de remblais ou de stockage.

▪ 284 de ces sites sont à très haut risque d’être des dépôts sauvages, selon les chercheurs.



Terrains contaminés Terrains contaminés Terrains contaminés

Infographie Le Journal de Montréal / Source Leadership for the Ecozoic

Des municipalités désemparées

Des municipalités se disent désemparées et laissées à elle-même, affirmant que le ministère de l’Environnement est peu présent sur le terrain. La municipalité de Franklin était carrément un «dépotoir» de déchets de construction selon elle, avant qu’elle se décide à régler par elle-même la situation.

«Tu appelles le ministère pour déclarer un remblai illégal. Ça peut prendre des mois avant que quelqu’un vienne inspecter la situation», plaide la directrice générale de Franklin, Geneviève Carrière.

«Pendant ce temps-là, la végétation a le temps de pousser et le propriétaire de mettre 10 voyages de terre par-dessus pour camoufler ça.»

Les inspecteurs municipaux ne suffisent pas à la tâche et certains se font carrément menacer, voire agresser, par leurs concitoyens qui acceptent de recevoir des déversements illégaux.



Terrains contaminés Terrains contaminés Terrains contaminés

Un dépotoir illégal découvert par un inspecteur du ministère de l’Environnement, il y a quelques années sur la Rive-Sud de Montréal.

Photo fournie par le ministère de l’Environnement

« Inexcusable »

L’équipe de chercheurs de McGill qui a réalisé l’étude sur le bassin versant de la rivière Châteauguay affirme avoir trouvé des preuves de déversement sur 674 sites cartographiés par imagerie satellite. Elle soupçonne que 284 de ces sites seraient des dépôts sauvages de déchets de construction.



Terrains contaminés Terrains contaminés Terrains contaminés

Les chercheurs Daniel Garand, Colin Scott et Alex Depani du groupe Leadership for the Ecozoic de l’Université McGill.

Photo Ben Pelosse, Le Journal de Montréal

En 2023, le gouvernement Legault a créé Traces Québec, pour suivre le transport des sols contaminés, notamment en surveillant les déplacements des camions. Mais ce système informatique est ignoré par plusieurs délinquants, selon les chercheurs.

«J’ai été surpris de constater à quel point certains sites de décharge étaient vastes et comment ils s’étaient développés sur une longue période, sans que ça devienne un sujet d’intérêt pour les autorités», souligne un des chercheurs de McGill derrière cette étude, Colin Scott, du groupe Leadership for the Ecozoic.

«On doit avoir confiance (dans le fait) que notre gouvernement est capable de nous protéger des menaces que pose ce type d’activité», affirme le chercheur Geoffrey Garver.

Ce dernier craint une contamination des nappes phréatiques de la région si les déversements de déchets de construction continuent impunément.

«Les substances toxiques vont se ramasser dans la nappe phréatique. Or, en dehors des grands centres, il y a énormément de Québécois qui vont y chercher leur eau potable», soutient aussi l’ancien chef du NPD et ex-ministre de l’Environnement Thomas Mulcair.



Terrains contaminés Terrains contaminés Terrains contaminés

L’ancien chef du NPD et ex-ministre de l’Environnement Thomas Mulcair.

Photo archives Le Journal de Montréal

Ce dernier se dit «extrêmement préoccupé» par les conclusions de la recherche de McGill.

«C’est inexcusable d’être en train de domper des substances toxiques, parfois cancérigènes, dans la nature par manque de ressources pour surveiller l’application des lois qui sont allègrement contournées au Québec», dit-il.

«C’est une question de santé publique. Ce sont nos puits municipaux. (…) S’il y a contamination, je ne peux pas me revirer de bord sur un dix sous pour fournir de l’eau aux citoyens, affirme la mairesse McAleer. Il faudrait faire bouillir l’eau longtemps avant de trouver une solution de rechange.»

— Avec la collaboration de Charles Mathieu

.

Les Décharges Sauvages : Une Menace pour la Nature et la Santé Publique

Face au problème des décharges sauvages, une mobilisation collective est essentielle. En sensibilisant les citoyens, en appliquant des sanctions plus strictes et en mettant en œuvre des solutions locales, nous pouvons enrayer cette problématique. Chaque geste de tri, de signalement et de recyclage est précieux pour préserver notre environnement.

Sanctions et régulations face aux décharges sauvages

Le rôle clé des collectivités locales face aux infractions de dépôts illégaux

Les autorités locales, en l’occurrence les maires et les préfets, ont le pouvoir de police pour intervenir contre les dépôts sauvages et gérer la collecte des déchets abandonnés. De plus, elles peuvent contraindre les auteurs de ces actes à restaurer les lieux concernés, sous peine de sanctions administratives.

L’arsenal juridique du Code de l’environnement face aux décharges sauvages

Les peines encourues pour un dépôt illégal de déchets sont très sévères. Si des déchets dangereux sont abandonnés en grande quantité, les responsables peuvent se voir infliger une amende de 75 000 € et une peine de prison de deux ans. Pour les dépôts moins importants, comme jeter des déchets sur la voie publique, l’amende peut atteindre 1 500 €. En outre, les véhicules utilisés pour ces dépôts illégaux risquent d’être saisis. En cas de récidive, ces sanctions sont durcies pour éviter que de telles pratiques ne se reproduisent.

Le cadre légal des décharges sauvages : obligations et responsabilités

Le Code de l’environnement, dans son article L.541-3, régit strictement l’abandon de déchets. Toute personne physique ou morale impliquée dans un tel acte peut être poursuivie en raison de son impact négatif sur l’environnement.

Démystifier les causes des dépôts sauvages de déchets

L’étendue du fléau des décharges sauvages en France

En France, les décharges sauvages représentent un défi majeur à la fois pour l’environnement et pour les finances publiques. Chaque année, des millions de tonnes de déchets sont abandonnés illégalement, entraînant des coûts élevés pour les collectivités locales. L’ADEME rapporte que plus de 100 000 sites sont touchés, tant en milieu urbain qu’en milieu rural, avec des dépôts identifiés près des routes et dans les zones boisées.

L’abandon des déchets : pourquoi ce phénomène persiste-t-il ?

La croissance des décharges sauvages peut être attribuée à plusieurs raisons. Le coût des services de collecte pousse certains particuliers et professionnels à abandonner leurs déchets pour éviter des frais supplémentaires, tandis que l’insuffisance de déchetteries dans les zones rurales accentue cette problématique. Par ailleurs, un manque de sensibilisation persiste concernant les effets néfastes de ces dépôts sur l’environnement et la santé. Enfin, la faiblesse des contrôles et des sanctions contribue à la persistance de ces comportements illégaux.

Décharge sauvage : explication et spécificités

Une décharge sauvage est un site où des déchets sont jetés illégalement dans la nature, en bordure de route ou sur des terrains non autorisés. Contrairement aux centres de traitement des déchets réglementés, ces dépôts échappent à tout contrôle, polluant ainsi les sols et les nappes phréatiques. Cela peut concerner des ordures ménagères, des gravats du BTP, des objets encombrants, ou des déchets dangereux.

Comment lutter contre les décharges sauvages ? Solutions et actions recommandées

Comment favoriser le recyclage et une gestion plus responsable des déchets ?

Pour limiter l’abandon des déchets, il est nécessaire de favoriser une gestion plus responsable et durable. Le tri sélectif et la valorisation énergétique sont des outils permettant de diminuer la quantité de déchets enfouis, ce qui contribue à réduire leur empreinte écologique. L’emploi de matériaux recyclables est également un moyen de prévenir la production excessive de déchets. Enfin, soutenir les filières de réemploi, telles que les ressourceries et les associations de récupération, offre une alternative pour prolonger la vie des objets et soutenir une économie circulaire bénéfique pour l’environnement.

Approches efficaces de prévention et sensibilisation contre les déchets abandonnés

Pour éviter l’aggravation du phénomène des décharges sauvages, il est nécessaire de mettre en œuvre plusieurs stratégies. La sensibilisation à grande échelle est cruciale pour éduquer le public aux conséquences des dépôts illégaux de déchets. Par ailleurs, le renforcement des contrôles et des sanctions s’avère essentiel pour assurer le respect de la loi. Enfin, l’extension des services de déchetteries, avec des horaires prolongés et des points de collecte itinérants, encouragerait une gestion plus responsable des déchets.

Focus sur les projets locaux et régionaux qui ont bien fonctionné dans la lutte contre les décharges sauvages

Dans diverses villes, des solutions novatrices ont été mises en place pour lutter contre l’augmentation des décharges sauvages. Par exemple, des plateformes comme « Je Signale » permettent aux citoyens de dénoncer facilement les dépôts illégaux, ce qui facilite leur gestion par les autorités locales. Les brigades environnementales, en charge de la surveillance des lieux publics, interviennent également en cas de non-respect des règles. Par ailleurs, des projets communautaires de recyclage participatif visent à promouvoir une gestion plus responsable des déchets. Aidez à lutter contre les déchets abandonnés avec AppliJeSignale.fr – signaler les décharges sauvages vous permet de transmettre rapidement les informations nécessaires aux autorités locales.

Les conséquences des décharges sauvages sur notre écosystème et notre santé

Analyser l’impact des décharges sauvages sur le climat et l’énergie

Lorsque des déchets sont abandonnés, ils émettent du méthane, un gaz à effet de serre dont le pouvoir réchauffant est 25 fois plus élevé que celui du CO₂, contribuant au dérèglement climatique. De plus, l’absence de tri et de valorisation des déchets favorise le gaspillage de ressources, alors que le recyclage pourrait réduire l’usage des matières premières et la production de gaz à effet de serre.

L’impact des déchets abandonnés sur les écosystèmes et la biodiversité

L’impact environnemental des décharges sauvages est considérable. Les plastiques et métaux polluent de manière irréversible les sols et les nappes phréatiques, tandis que des produits dangereux comme les solvants et les piles empoisonnent les organismes vivants. Ces lieux de dépôt favorisent également l’apparition de nuisibles comme les rats et les insectes, menaçant la biodiversité.

Lien entre pollution par déchets sauvages et risques pour la santé publique

Les décharges sauvages, avec leurs eaux stagnantes et leurs déchets abandonnés, représentent un danger pour la santé publique. Ces zones de dépôt favorisent la prolifération de bactéries et de virus, créant des conditions propices aux épidémies. La pollution de l’air et de l’eau par les produits chimiques contenus dans ces déchets compromet la qualité des nappes phréatiques. Le risque d’incendie est aussi considérable, avec des déchets inflammables comme les solvants et huiles susceptibles de déclencher des feux incontrôlables.


Source link

#poubelle #Québec #une #partie #Montérégie #est #devenue #vrai #dépotoir #déchets #construction